mercredi 8 décembre 2010

Quand on veut abattre son chien, on dit qu'il a la rage...

... et quand on veut faire taire un cyberactiviste responsable d'un site de diffusion d'informations secrètes dont j'ai parlé un peu plus tôt, on l'accuse de viol. La technique n'est pas nouvelle, Julien Assange avait déjà été la cible de telles accusations en août dernier, suite à des révélations sur la guerre en Afghanistan, il avait alors été relaxé1.

Mais on ne change pas une recette qui ne marche pas, d’autant qu’une fois de plus, les politiciens se méprennent sur la nature réelle de l’Internet (ou d’Internet, si vous préférez), c’est-à-dire qu’à l’heure actuelle, les états se retrouvent dans une situation de plus en plus délicate. En effet, Wikileaks, ce n’est pas seulement son fondateur, mais aussi toute une communauté qui n’entend pas laisser taire les droits de l’homme. C’est ainsi qu’outre les multiples attaques informatiques contre des structures gouvernementales (l’autorité judiciaire suédoise par exemple) et des structures économiques d’importance (MasterCard par exemple)2, la défense de Julien Assange sera effectuée par le talentueux Geoffrey Robertson, défenseur de nos chers droits fondamentaux, ainsi que par trois autres avocats3. Et ça ne fait que commencer, bien que je doute quelque peu de la pertinence du cyber-terrorisme dans cette affaire (et oui, à mes yeux les attaques informatiques relèvent du cyber-terrorisme, dont la légitimité est discutable, sans être infondée pour autant)

Le parti pirate suédois, dont la puissance est grandissante en Europe, a déjà par le passé fait preuve de son soutien envers Wikileaks, en proposant d’héberger gratuitement le site. Devant les attaques de la justice contre ce dernier, le parti pirate suisse a pris le relais et héberge à présent Wikileaks, avec la fameuse extension .ch4. Eh oui, on n’arrête pas la liberté simplement en mettant en garde à vue un partisan, il faudra bien se mettre cela en tête, chers politicards d’un autre âge. A ce propos, je me fais un plaisir de reléguer une liste non exhaustive des miroirs de Wikileaks dans les notes en bas de page5, preuve que rien ne peut être censuré sur Internet, malgré tous les efforts que pourront déployer les gens qui prétendent vouloir régner sur le web.

Bref, tout ça pour exprimer mon soutien à Julien Assange, malgré mes réserves exprimées plus tôt, et aux droits fondamentaux qui, à défaut de constituer la base de nos sociétés, constituent la base d’Internet. Je ne doute pas qu’il s’en sortira, surtout en vue de la défense qui s’organise en sa faveur.




5 http://bluetouff.com/2010/12/03/acceder-a-wikileaks/ Merci à l’excellent blog Linux Manua (http://linuxmanua.blogspot.com/) pour l’info.

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